Bonjour mes amis-lecteurs, eh oui nous sommes en 2020 mais le « Dodécaudax » continue !
Donc, de bon matin (vers 6h), ce jeudi 9 janvier, je sors ma randonneuse et nous voilà partis. L’éclairage fonctionne après quelques hésitations, les cuisses et les mollets frétillent, tout va bien. Je pars en direction de Nogaro. Ce tronçon présente l’avantage d’une plage d’échauffement : plaine, côte de Termes, crêtes, descente et plaine. J’arrive à Nogaro, les lycéens ne sont pas encore là mais les camions, oui. Je les croise tous à la file, heureusement, je tourne vers Salles d’Armagnac. Enfin, le calme est de retour, je prends mon rythme de croisière. Je passe à Salles d’Armagnac puis près de Panjas. J’aperçois le panneau « route de Garras » et j’ai une pensée pour mon ami Laurent et sa famille. J’arrive en toute décontraction au carrefour Estang-Eauze, là je prends à droite vers Réans. C’est toujours aussi silencieux , le jour se lève peu à peu. Les vignobles se succèdent, certains viticulteurs ont déjà commencé la taille. Je passe à Sauboires puis j’arrive à Manciet. Un bar est ouvert, l’arrêt café s’impose. Le breuvage est bien chaud, je discute un peu avec l’aubergiste qui connaît bien mon frère, habitant de ce village.
Attention, parler ça réchauffe la langue mais ça refroidit les muscles. Je repars vers Aignan. J’ai décidé de varier le parcours : Avéron-Bergelle, Margouët-Meymes, ce n’est pas tout plat. J’arrive à la D20 et je prends vers Aignan. Là, je n’oublie pas de faire le plein des bidons, de refaire les niveaux et de me restaurer un brin. Comme dit le célèbre Dédé de Louslitges : « Il faut en mettre dans la chaudière !». Je redémarre par la descente de la cave d’Aignan puis direction Termes, il faut avaler la côtes de St Go et celle de Fusterouau à Termes. Elles passent assez facilement à une vitesse très raisonnable ; un randonneur doit savoir ménager ses forces et ça j’arrive à le faire. Je fais le point en bas de Termes, ce n’est pas encore l’heure du déjeuner, je décide donc de rouler encore un peu avant ma pause méridienne. Le parcours se dessine au fur et à mesure : Cahuzac, bas de Goutz, chemin des chameaux, Mazères, Jû et son petit pont , Plaisance, Galiax, les Tucos, Tasque et enfin le chemin des Rouges.
Aux environs de 12h , me voilà chez moi. Mon coach personnel m’a préparé un repas aussi excellent que répondant à la diététique de l’effort longue durée. Ce moment fort agréable passé, je m’oblige à repartir avant de céder à l’appel langoureux de mon canapé. Je regarde mon compteur, il indique 102 km. C’est bon. La moitié du contrat est rempli.
Je repars vers 13h. Je file jusqu’à Riscle par la grande route de Cahuzac. A cette heure-là, elle est peu fréquentée et son revêtement est fort agréable. Avec un léger vent de dos, cela permet un redémarrage rapide mais tout en douceur. Pour les distances un peu longues, il faut savoir aussi ménager les endroits sensibles du pédaleur. J’arrive à Riscle où je prends la direction des Landes par Tarsac puis St Germé. Sur cette charmante route, j’ai le bonheur de croiser le si aimable club de St Germé. Jeanine menait le train et son homme jouait le serre-file, beau travail de couple. Je traverse Aire puis je prends une de mes routes préférées qui passe près de Cazères et me mène à Larrivière. Cette partie bien plate se fait par des petites routes tranquilles entre lacs et troupeaux. Par moments, j’aperçois l’Adour qui serpente calmement. A Larrivière, je subis un énorme choc ! Que dis-je un traumatisme ! En effet, ma « boulangerie-pâtisserie-pause café » est fermée (elle restera tout de même sur mon podium des arrêts-ravitaillements). Figurez-vous que je suis là trop tôt, elle n’ouvre qu’à 14h30. Ravalant ma déception, je tourne vers Eugénie les Bains. J’attaque une longue côte que je connais bien. Le paysage est toujours aussi splendide. En plus, j’ai le plaisir de voir des nuages de palombes. Certains de ces volatiles vont jusqu’à se poser sur les arbres bordant la route, sûrement pour me voir passer, elles battent même des ailes. Certainement qu’il s’agit là d’une forme d’applaudissement. Mes efforts le méritent bien ? Je musarde, je contemple. Ma moyenne exponentielle jusqu’alors commence à baisser sérieusement. J’ai du mal à définir la cause de cette baisse de régime : la déception du café manqué, les kilomètres, le dénivelé, mon état trop contemplatif ? J’arrive enfin au sommet et je déboule sur Eugénie. Là, catastrophe, la pâtisserie est fermée aussi. Blasé, je décide que mon arrêt attendra. A la sortie de ce charmant village, je croise des pédaleurs locaux. Je passe les côtes de Duhort-Bachen avec peine puis j’accélère jusqu’à Aire. J’ai faim ! Enfer et damnation ! « Mon » camion café-crêpes est lui aussi fermé ! Heureusement, je connais un peu ce bourg. Je prends la rue marchande et repère vite un bar. Je commande, pars grâce aux aimables recommandations de la gentille tenancière à la pâtisserie en face, et me voilà dégustant en terrasse un bon chocolat chaud et une tresse au chocolat fameuse. Je sais, cela fait sûrement trop de chocolat mais il paraît que ce produit est bon contre le stress et il me fallait une douceur pour atténuer mes déceptions. Allez, c’est pas tout , il faut que je rentre avant 18h. Je repars par Barcelonne, Gée-Rivière. Hélas, la route est coupée avant la gravière. Un petit 100m à pieds et ça repart. St Germé, Tarsac, Monplaisir. Là, une pause « tenue de nuit » s’impose car le soleil baisse et il faut être prudent. C’est parti, Lacaussade, Izotges, quelques détours pour assurer la distance. A 17h58, je pause ma randonneuse au garage. 202 km, le contrat est rempli.
Bilan, un Dodécaudax bien agréable avec une première partie plus dure que la seconde, un temps idéal pour la saison, de beaux paysages divers et variés, quelques surprises bonnes ou « mauvaises ». Je recommande ce circuit à tous les amateurs.