Dodécaudax de décembre

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  Eh oui, même en décembre, il « faut »que je fasse mon 200. Je me suis dit qu’il valait mieux le faire avant l’arrivée éventuelle du froid et surtout avant les repas de fin d’année. Donc j’ai décidé de me lancer dans mon Dodécaudax mensuel dès qu’un fenêtre météo favorable se présentera.

 La fenêtre est ouverte donc  le 5 décembre, je me lance  dans mon Dodé. Je pars vers 6h15 et me dirige, dans la nuit vers Tasque puis Plaisance, Ladevèze, Juillac et Marciac. Le relief est plat, la route libre , le coup de pédale souple, tout va bien. Marciac est encore endormi, pas de jazz sur la place. Je prends alors la direction de Ricourt. Le dénivelé augmente. La côte, celle à gauche juste avant le panneau Ricourt, s’avère bien raide et la grimpette vers Monlezun est toujours aussi sévère. Pour rendre cette montée plus facile, mon pneu arrière commence à se dégonfler. Têtu comme un Gascon, je continue et la crête vers Montpardiac me semble plus dure que d’habitude. Je m’arrête afin de voir l’état de mon train arrière ( celui de mon vélo). Je décide de regonfler et d’essayer d’attendre le lever du jour pour réparer. Encore une côte entre Montpardiac et Tillac puis je file dans la plaine : Marciac, Bas de Beaumarchès. Il fait jour mais je préfère mettre un nouveau coup de pompe et continuer. Bonnet, Tasque, tout roule. Peu à peu, mon allure faiblit, mes jambes vont pourtant encore bien, que se passe-t-il ? Tout simplement, je suis à plat, enfin pas moi, mon pneu arrière  ( vous me suivez toujours). En bas de Termes, j’opte donc pour une réparation. Pas de problème, elle se passe bien. Vu l’heure, je décide d’aller petit-déjeuner chez moi.

  Restauré et encouragé par mon coach personnel, 15 minutes après , je repars pour ma deuxième boucle. Direction Préchac, le pont, le bas de Goux, la côte de Léon, le bois de Riscle et j’arrive à Riscle. La fatigue pointe mais courageusement je continue (l’auto-satisfaction et l’auto-encouragements sont autorisées) et arrive au fameux croisement de Monplaisir. Un bon tronçon de plaine et je suis à l’heure aux Rouges pour le repas de midi. Je le prends en famille sans me presser mais sans traîner non plus. Avant de repartir, je pense bien sûr à refaire la pression ,avec les moyens modernes, de mon pneu réparé.

  C’est parti Kiki pour la 3ème boucle. Je démarre en douceur avec un nouveau passage par Riscle puis je pars grimper la côte vers St Mont. Là, je tourne à gauche, vers une de mes crêtes préférées : les domaines viticoles, Maumusson-Laguian, où je m’arrête faire le plein…d’eau. J’avais oublié de le faire lors de ma pause méridienne ( quel vocabulaire!). Je traverse le village et repars tout droit toujours entouré de vignobles. Soudain, un chien vagabond déboule , il a l’air d’en vouloir à mes mollets musclés. Allez, c’est parti pour un bon sprint ! Finalement, le féroce animal renonce après un moment qui m’a semblé bien long. Je suis maintenant chaud bouillant, je continue donc bon train vers Madiran. Je grimpe en souplesse la côte à la sortie de ce village. Mon allure me permet de bien observer et j’aperçois une vigne équipée pour les vendanges tardives. J’aurais bien pris une photographie mais pour approcher, il eût fallu que j’escaladasse un talus après avoir franchi un profond fossé. Je préfère rester prudent et donc je m’abstiens. En haut , je prends à gauche ( eh oui, encore et toujours mon ami Jean-Michel) vers Castelnau puis Cannet et Cahuzac. Vous ne devinerez jamais ce qui m’arrive un peu après l’ancienne gravière ? Eh oui, nouvelle crevaison ! Encore, me plaindrez-vous ? Je n’ose pas vous dire que lors de ma première réparation, j’avais bien vu que le pneu était usé et même bien usé. Bien entendu, j’avais sagement décidé de ne pas le changer car je pensais bien qu’il tiendrait la journée. Je regonfle mais j’arrive à peine péniblement jusqu’au croisement suivant. Après un cour instant de réflexion, je décide de faire le kilomètre qui me sépare de mon Domaine  à pieds et d’aller mettre un pneu neuf. Aussitôt dit , aussi fait ! Marche, brave pédaleur! Je croise ma voisine qui m’encourage et cela me console. J’arrive à la maison et répare . J’en profite pour goûter et je n’oublie pas, bien sûr, de remplir mes bidons.

  C’est donc avec une chambre à air vierge de rustine et un pneu flambant neuf que j’attaque la dernière boucle. L’aller est facile et simple : Préchac, Jû-Belloc, Maubourguet où je passe à la tombée de la nuit. Ce village est magnifiquement illuminé , c’est ça l’esprit de Noël ! Je file vers Lahitte mais à moitié côté je tourne à droite ( en vélo, ça peut m’arriver Jean-Michel) pour le retour. Je passe, sans bruit, devant chez l’Aigle de Sombrun. 18h, j’ai peur qu’il soit déjà au lit. Estirac, Labatut, Préchac et j’arrive enfin à bon port. 202 km, le compte est bon.