BRM 600

BRM 600

Je suis prête: éclairage avant flambant neuf, nouvelle selle, réglage ( merci Jean-Jacques) et pneu arrière tout neuf ( merci mon maître).

Tout d’abord, je passe une bonne mais courte nuit chez Nathalie de Laloubère. Le départ étant prévu à 4h, cela fait un réveil en fanfare dès 3h pour les pédaleurs et à 3h30 pour nous les pauvres montures.

4H pile, c’est parti Kiki! Nous attaquons par Tarbes puis nous suivons une belle route toboggan qui passe par Pouyastruc puis Trie. Ma lumière fonctionne à bloc mais le coup de pédale de mon jockey est un peu mou. A Trie, nous prenons vers Mirande. C’est assez plat et le calme règne. Je suis en compagnie de 7 autres cycles d’allures diverses et variés. Nous traversons Mirande et là , direction Seissan, le relief devient plus accidenté, les Saint(s) font mal, le soleil pointe le bout de son nez. A la surprise de mon maître , pas de pause déjeuner à Séissan. Je sens la fébrilité le gagner. Pas d’arrêt à Aubiet non plus, mon pilote s’arrête tout de même pour donner de ses nouvelles aux Rouges. Nous en sommes pour un bon sprint jusqu’à Mauvezin où nous récupérons les autres qui sont au petit déj. Nous repartons bien vite, d’habitude la halte matinale dure un peu plus longtemps. Si cela continue je vais être obligée d’écrire à mon syndicat! Nous quittons le Gers près de Beaumont de Lomagne et prenons la direction de Larrazet.

A Lafrançaise, mon guide qui trouve le rythme un peu trop rapide se laisse décrocher. La côte , petit raccourci à 10%, lui a-t-elle cassé les jambes ou est-ce le souvenir de ce qui est arrivé à son ami Olivier en grandes difficultés ici-même la semaine dernière?

C’est donc parti pour une randonnée en solitaire. Mon pilote me met aussitôt en mode croisière. Vers 13h, nous rejoignons le groupe de 7 attablé à la terrasse d’un restaurant. Bien sûr aussitôt mon maître me gare et part se restaurer. Je l’entends annoncer à ses amis qu’il va continuer tranquillement. C’est bon , je vais pouvoir laisser refroidir mes pneus et surtout ma selle.

Un peu plus tard, mon patron vient me sortir de la sieste et nous repartons. Tout l’après-midi, nous sommes dans la vallée du Célé. Le paysage est splendide. Je circule sur une route bordée par la rivière d’un côté et les rochers de l’autre. Parfois, nous passons sous une voûte rocheuse.

Près de Figeac, je vois arriver mon vélo couché préféré. Nos maîtres décident de rouler ensemble jusqu’à l’heure du repas. Après un repas reconstituant, Jean avait des envies d’escalope et a pu assouvir ce besoin.

La tombée du jour arrive. Je me retrouve seule car mon ami couché n’a pas le même rythme que moi. La navigation devient plus délicate. La feuille de route, les cartes Michelin c’est bien mais la nuit ça peut être compliqué. Le GPS manque un peu mais mon conducteur se débrouille. Certes , nous tournons un peu en rond avant de trouver l’hôtel à Villefranche de Rouergue. Là, je retrouve au sous-sol mes 7 amis du matin sagement endormis.

Après environ 3 heures de dodo, je suis réveillée par un tintamarre assourdissant. L’heure du départ a sonné! Mon patron semble bien frais, son petit déjeuner a dû être copieux.

Nous repartons donc à huit. Je sens vite que mon cyclotouriste n’a pas les jambes matinales. Je me retrouve plusieurs fois éloignée du peloton qui m’attend gentiment. Le jour se lève. Mon maître demande aux autres de le laisser continuer tranquillement à sa vitesse. Les autres nous quittent donc.

Vers midi, c’est la pause repas à l’Isle Jourdain. J’en profite pour me relaxer, l’après-midi s’annonce chaud.

Dès que mon pilote a fini de savourer son pique-nique , nous repartons. Nous progressons: Lombez, Samatan,…

Tout à coup, je trouve que je perds de la puissance, je sens que ma roue arrière ne veut plus suivre ma roue avant. Que se passe-t-il? C’est la crevaison traître et sournoise. Sur un pneu neuf! Mon maître râle un peu mais il réussit une réparation en un temps record ( pour lui). Nous repartons, on est encore dans les délais.

Que se passe-t-il? Pourquoi cette répétition d’arrêts? Je comprends quand , à l’entrée de Boulogne sur Gesse, une jeune fille, aussi charmante qu’aimable, ravitaille en eau mon maître qui était proche du “à sec”. Le temps a filé. Attention mon gars, il ne va pas falloir traîner si tu veux rentrer avant 20h. Je crois qu’il a compris, il accélère et file vers Lannemezan. Hélas, il oublie une tournée et résultat quelques kms de plus. L’avant-dernier contrôle est fait en un éclair. Nous descendons vers Capvern puis Tournay. Après ce village, ça monte et ça descend. Je fais de mon mieux pour être légère, rapide mais sûre. A 7h45, nous déboulons au contrôle. Quinze minutes d’avance, son ami Bob serait fier de son élève  qui appique à la lettre son célèbre “Les délais sont faits pour être utilisés ».