Dodécaudax d’août,
Afin de joindre l’agréable à l’agréable, j’ai décidé de faire mon 200 en liaison à la sortie MONTAGNE de mon club adoré. Je pars donc dès 5 heures des Rouges et met le cap vers Argeles-Gazost. La nuit est encore là et elle m’accompagnera jusqu’aux environs d’Andrest. A partir de là, le jour se lève peu à peu, je peux même apercevoir les queues des avions de l’aéroport d’Ossun. Depuis mon départ, je roule tranquille : pas ou peu de circulation, une bonne route légèrement en faux plat montant, normal me direz-vous je vais vers la montagne. Au croisement vers Adé, je retrouve la civilisation et donc une flot de voitures plus compact. A Lourdes, sans me perdre ou si peu, je retrouve la voie verte des Gaves. Seul, elle est toujours très agréable même s’il faut bien attentif aux divers obstacles ; bites directionnelles, piétons avec ou sans chien, vélos en position de recherche de vitesse…
9h 04, me voilà sur le parking, je suis même légèrement en avance. Je jette un coup d’œil, pas un Plaisantin à l’horizon : ni voitures, ni vélos. Soudain, mon portable sonne ! C’est mon Président qui m’apprend qu’ils se sont faits « virés » du parking par un « vigile ». Je les rejoins facilement, il fait dire qu’il avait su me parler en m’indiquant que finalement ils étaient garés à côté de la pâtisserie la plus proche. Nous voilà tous ensemble, en fait pas tout à fait car Sylvie est en train de prendre possession de son VAE. Le temps que je prenne un café offert par la famille Dupouy , elle arrrive et nous partons.
Olivier le «régional» nous guide par une petite route passant par Bun et ressortant à Aucun au bas du Soulor. Il paraît qu’elle est moins pentue que la route d’Arras. Les participants s’éparpillent selon leur objectif et leur capacité. Au carrefour en bas d’Aucun, c’est le rassemblement. Surprise, un automobiliste s’arrête pour nous saluer ! C’est le célèbre Jean-Pierre amateur de Grandes Randonnées, mon ami, mon guide, mon mentor, mon hébergeur parfois… L’arrêt est bref, certains piaffent d’attaquer les vraies pentes. Ça repart. Je fais mon arrêt bidon à la fontaine d’Aucun, les plus pressés me plantent là , j’espère qu’ils auront assez d’eau . Il faut dire qu’avec 2 voitures-balai, le risque est minime ! Mais mes habitudes de randonner en autonomie m’ont donné quelques habitudes. Je décide donc de grimper en mode rando car au sommet j’aurai déjà largement 100km. J’arrive en haut sous une chaleur naissante, je commence même à transpirer. Certains sont déjà là, d’autres non. De toute façon, le restaurateur nous apprend qu’il faudra attendre un peu. Nous sortons nos masques ( pas à oxygène, les autres à la mode depuis mars) , faisons un brin de toilette…Notre troupe se reconstitue peu à peu, la dernière arrive souriante, sous les cris de la foule en délire.
Bon, c’est pas tout, à table dans le plus grand respect des normes de distanciation. Pour commencer une bonne bière bien fraîche pour presque tous, certaines prudentes font l’impasse dans l’optique de la descente sinueuse à venir. Nous continuons par des côtelettes d’agneau bien grillées et des frites et finissons par un bon dessert ( chacun choisit) et un café. Au moment de payer, c’est le club qui régale et le prix des repas s’avère fort raisonnable.
Attention, les pédaleurs s’équipent , les conseils de prudence redoublent ! Nous voilà partis pour une descente à une vitesse modérée. Seuls quelques gravillons nous valent un moment d’inquiétude. Nous passons Ferrières, Asson et débouchons sur la grande route. La batterie du VAE est vide. La batterie de secours n’étant d’aucun secours, Sylvie décide de continuer sa route en utilisant ses ressources naturelles.
A Lestelle Bétharam, je quitte mes compagnons qui filent vers Lourdes puis Argeles. Je prends à gauche vers Montaut. C’est le moment que choisit mon G.P.S. pour tomber en panne. Je sors donc la carte Michelin et voilà une gentille dame qui vient à mon aide. Elle m’indique le chemin de Pontacq. En effet, c’est un vrai chemin bien étroit, en plaine campagne et surtout présentant un fort dénivelé qui m’oblige à puiser dans mes réserves déjà bien entamées. Ce n’est pas grave , j’adapte ma vitesse à l’effort ou inversèment, je ne sais jamais. Arrivé à Pontacq, je me dis que je ferai une pause un peu plus loin. Je roule mais j’ai quelques doutes car je ne reconnais pas trop le paysage. Tout à coup, surgit de nulle part, le panneau OSSUN ! Ce village n’était pas prévu sur la retour du retour. Ce n’est rien, juste un petit rappel : quand le GPS ne fonctionne plus, il vaut mieux utiliser une carte et prendre le temps de s’orienter. Je connais le coin donc je décide de faire à l’instinct . A Andrest, l’orage gronde puis la pluie arrive. A Vic-Bigorre, je décide sagement de m’abriter sous la halle. Je fais le point, les 200 sont dépassés. Pourquoi continuer à me mouiller, je décide d’appeler la voiture de secours. J’attends calmement en râlant un peu car , bien sûr, il ne pleut plus. Voilà ma sauveteuse, je charge le vélo sans oublier de la remercier bien entendu.