Dodécaudax de Mars 2020

Dodécaudax de Mars

   Ne pouvant pas être présent le jour du BRM200. J’ai décidé de le faire le mardi 10 mars en solo. Mon ami JPL m’a confié le précieux carnet de route. Je pars donc des Rouges dès 5h30 en voiture pour Séméac. J’y arrive vers6h 45 et je me mets de suite à la recherche d’un commerce qui puisse tamponner mon carnet de route. Par hasard, je trouve une boulangerie – pâtisserie ouverte toute proche. La patronne est fort aimable, je lui explique mon problème et elle accepte d’apposer le fameux tampon. Bien entendu, uniquement par politesse, je lui achète quelques viennoiseries pour le « petit déj » futur. Je repars vers ma voiture, vérifie que ma randonneuse est parfaitement équipée et je l’avertis que nous nous lançons pour 200 bornes. Elle trémousse de satisfaction , il faut dire qu’elle adore rouler par beau temps et aujourd’hui il est bien là.

Nous démarrons ( eh oui, ma randonneuse et moi sommes une vraie équipe), un peu après 7 h, de suite la côte de Sarrouilles est là, il faut dire que JPF adore cette entrée. Ça roule, la côte de Leez nous mène vers Tournay, ce n’est pas le tracé habituel mais ça monte. Après Tournay, le côté classique revient au galop: belle grimpette jusqu’à Capvern les Bains puis vers Mauvezin puis cap sur Capvern par la D938. Toujours la D138, direction le Rond-point de Labarthe de Neste. Notons au passage un ravito aussi nécessaire que bienvenu vers Anères. Quel plaisir que cette D26 ! Facile, roulante, elle nous conduit au pied de St Bertrand de Comminges, Site remarquable d’Occitanie. Bien sûr, une séance photo s’impose. Cette route est si agréable qu’elle pousse la délicatesse de nous faire traverser un charmant village si joliment nommé BIZOUS. 20200310_095838

Bien entendu, j’envoie une photo du panneau indicateur à tous mes proches. 20200310_105721Après St Bertrand, je me méfie et ralentis car je me suis déjà égaré plusieurs fois dans ce coin. Trop de panneaux ( normaux, voies vertes, déviations, ), cela m’aide pas toujours! Heureusement la feuille de route est d’une précision remarquable et mon GPS fonctionne. Figurez-vous que j’ai un peu appris à m’en servir et qu’aujourd’hui je n’oublie pas de l’utiliser. “Élève en progrès “ noterait mon ami du Moulin.

La côte de Valcabère est courte mais bien raide. Ensuite la route qui mène vers Aspet est bucolique:20200307_163534de belles couleurs, des paysages variés et de belles vues sur les Pyrénées ariégeoises. Le profil est gentil, j’en profite pour faire remonter la moyenne horaire, cela me permettra peut-être une retour plus tranquille. Vers 12h 20, j’arrive à Aspet. Bien sûr, ceux qui me connaissent bien savent que mon estomac crie déjà famine . Donc , pause déjeuner! Je dévore une énorme pizza excellente et à un prix fort raisonnable. Je me suis installé de manière à bien profiter du panorama, les cols de Mente et celui d’Aspet sont tout proches. Courageusement , je réussis à m’extraire d’une envie de sieste naissante et je parviens péniblement à remonter sur ma randonneuse qui m’a attendu sagement et a l’air plus fringante que moi. Bon, il ne faut pas traîner. Je file vers Mane puis Salies du Salat. Là , un arrêt tampon rapide et j’avale un café . La tenancière n’est pas de bonne humeur, elle maugrée après les gens qui viennent utiliser les toilettes sans prendre de consommation. Pour ne pas aggraver son courroux, je me dis que je prendrai de l’eau ailleurs. Il va falloir que je trouve de ce liquide bientôt car les niveaux sont bas. En randonneur un rien expérimenté, je décide de “faire” les cimetières. Je traverse Lestelle de St Martory patrie de ma si aimable belle-sœur Martine et bien sûr de mon petit frère adoré et vénéré Philippe mon fournisseur attitré en voiture. Ni bisou, ni coucou , ils bossent! A la sortie de leur village, je suis pris dans une « déviation-surprise » pour cause d’arbres tombés sur la route. Ça passe lentement et en allongeant un peu mais nous avons connu pire. D’ailleurs ma randonneuse sourit car elle sort de ce secteur délicat sans aucune crevaison. Allez direction Franquevielle car le temps passe. Je cherche toujours de l’eau. Je découvre qu’ici, c’est bien encore l’hiver, les robinets des cimetières et sur les places sont fermées! Je continue mais j’ai soif, cela m’agace un peu de m’être laissé prendre. Enfin, dans un village moins craintif, je réussis à remplir mes bidons à un robinet proche d’une salle des fêtes. Le moral remonte un peu comme la route. Que dire de cette portion Lestelle- Franquevielle? Je l’ai trouvé dure: vent de face, multiples secteurs « toboggan » , la soif. En fait , une partie plus agréable pour les yeux que pour les cuisses et les mollets! J’ai tout de même eu le plaisir de goûter, non je n’ai pas oublié, dans un cadre champêtre. J’ai même eu de la compagnie , ma pause s’est déroulée sous le regard interrogatif d’un troupeau de vaches et un âne s’est approché avec un air qui m’a semblé un rien moqueur. Enfin, j’ai passé Franquevielle.

La partie suivante par Avezac, Capvern puis Tournay m’a paru bien plus facile. D’ailleurs je confirme bien à quelques-uns de mes amis plaisantins que oui , le sens Capvern-Tournay est plus aisé que Tournay- Capvern, je ne sais pas pourquoi! Attention , le soleil se couche, la luminosité faiblit, il est donc temps ,pour un cyclotouriste prudent, de passer en tenue de nuit et en mode éclairage total. Je “m’impose” donc un arrêt sécurité-prudence. J’en profite pour faire le point : horaire, distance restante, remontants éventuels bien sûr totalement naturels à base d’eau, de farine et de sucre. Je décide de finir en douceur comme me l’a appris mon camarade si regretté BOB ( dit Robert Joseph) “Les délais sont faits pour être utilisés”. Seul, j’ai souvent pensé à lui aujourd’hui et essayé d’appliquer ses principes. Il m’a semblé parfois apercevoir son sourire malicieux au détour du chemin ou avant de quitter mes points “pause”. Bon, allez , on repart ! Dès la sortie de Tournay , mon GPS tombe en rade. Je ne suis pas inquiet , enfin pas trop, car il me semble connaître le coin. Bien sûr un peu trop confiant diront les langues de vipère, je m’égare. Mais à l’aide de la feuille de route et d’une bonne vieille carte Michelin, je reviens “rapidement” sur le bon parcours. Mon engin et moi ,nous n’en sommes plus à quelques kilomètres de plus. A 20h20, soit 10 minutes avant les délais, ( 7h + 13h30 = 20h30) , le tampon final est apposé par un tenancier local, en fait pas le tampon car il n’en a pas mais il note le nom de son bar et appose sa signature sur ce fameux Carnet de Route. Après avoir chargé mon amie randonneuse qui va maintenant pouvoir se reposer , il ne me reste plus qu’à rentrer à la maison en voiture.

Bilan, un BRM 200 que j’ai trouvé assez difficile surtout le retour vent de face sans personne pour bien m’abriter derrière de temps en temps. La solitude a des avantages même pour un bavard comme moi mais elle a aussi des inconvénients. Ce parcours se déroule dans l’ensemble sur des routes peu fréquentées mais de bonne qualité. Il permet de traverser de belles contrées et de voir de beaux panoramas. Je remercie mon maître des longues distances JPL de l’avoir tracé et de m’avoir offert l’opportunité de le réaliser. Je précise le L car mon maître d’école que je salue au passage est aussi un JP mais un JPR.

Hélas du temps est passé depuis le 10 mars et avec l’arrivée du Coronavirus , ce BRM a dû être reporté. J’espère pour mes amis amateurs de longues distances, qu’ il pourra avoir lieu. Pour l’instant, l’important est ailleurs. Gardez vos forces pour rester en bonne santé et pouvoir un jour ressortir les vélos. J’ajoute à ce mot mes pensées amicales pour notre Nathalie de Laloubère qui doit être en première ligne au combat avec le personnel médical.

  Allez résistons et gardons “santé et moral” ou “moral et santé” en restant bien confinés.