dode septembre

Dodécaudax de septembre 2020

   Bonjour à vous, aujourd’hui, c’est Randococo qui vous parle. Figurez-vous que ce matin j’ai eu droit à un démarrage matinal. 5H30, nous commençons à rouler, il fait nuit mais la température est douce. Jusqu’à Plaisance, ma fréquence de pédalage est tranquille mais je sens que mon pilote frétille . Dès le passage devant le vieux château d’eau , c’est par là qu’est né mon maître vénéré, mon cyclo accélère et c’est parti. Ladevèze Rivière, la côte d’Auriébat et nous prenons la plaine vers Rabastens. Soudain, le GPS indique de prendre à gauche, petit changement de braquet et nous attaquons la côte de Monfaucon. Elle passe sans problèmes, mon pilote a l’air en forme. J’espère que cela ne va pas finir par des crampes car 200 km, c’est un peu long quand on s’entraîne léger. En bas de la côte, direction Armentieux puis la côte de la Saubole vers Marciac, le jour se lève. Mon guise est parfaitement réveillé, la montée est une simple formalité. A Marciac, les marchands installent leur étal, nous ralentissons, il ne s’agit pas d’écraser un de ses courageux travailleurs. En face le lac, les vendangeurs se préparent à attaquer des vendanges manuelles. Il nous semble apercevoir la silhouette de notre Jean-Luc si fier de ce vignoble , on a même cru apercevoir son béret noir. Allez , c’est parti, les cuisses et les mollets de mon chauffeur se mettent en action, nous dévorons les kilomètres bien plats. Le bougre est en forme aujourd’hui. La plaine est vite avalée : le bas de Beaumarchès, Bonnet, Tasque, le rdpt de Termes d’Armagnac , Izotges, l’ancienne gravière, Tasque, les Tucos, Galiax et enfin les Rouges. Monsieur a modifié la fin du parcours afin d’allonger un peu cette première boucle. Il me gare dans la cour et rentre. Mauvais signe pour moi, il ne met pas à l’abri dans mon garage, ça veut sûrement dire que nous allons repartir et que mes vieilles roues vont encore souffrir.

   Bien entendu, j’ai vu juste. Le voilà qui ressort avec les bidons à la main. Surprise, je vois arriver mon amie Randococo2 conduite par sa propriétaire. Tous deux remplissent nos sacoches , ça sent une balade au lac. Nous partons sûrement pique-niquer vers un nouveau lac. Ouf ! Le rythme est moins rapide, sa compagne a une bonne influence sur mon guide fantasque. Nous nous dirigeons vers Riscle puis Lanne-Soubiran et là nous empruntons la voie Jacko juste après le silo sans nous tromper nous atteignons Le Houga, Voilà, mon intuition était la bonne, nous arrivons au lac de ce village. C’est parti pour une belle pause. Eux, ils mangent et flânent sur les rives, nous, pauvres engins malmenés, nous en profitons pour prendre un bon moment de repos. Une heure après, c’est le « décollage » Le retour est plus pittoresque car entre Vergognian et Arblade , nos guides hésitent plusieurs fois en raison des fameux croisements muets. Heureusement que la féminine du couple sait  s’orienter à l’aide de la carte et du soleil. L’allure est calme, nos pilotes papotent. Nous repassons par Riscle mais rentrons par les Barthères puis Cahuzac. Nos conducteurs entrent, ils vont certainement goûter. Je me dis «  C’est fini enfin le garage et un repos bien mérité » Mais non, c’est pas possible ! A peine le temps de refroidir mes pneus, délasser mes roues et détendre ma selle, que ce diable d’homme arrive vers moi et me reprend en mains. Que va-t-il faire ? Il m’en a jamais assez ! Nous voilà reparti, sa compagne moins folle reste bien au chaud. Où va-t-on encore atterrir. Nous prenons la direction de Riscle. Il ne doit pas connaître ! Nous passons à St Griède, on y est passé déjà ce matin, je commence à m’agacer. Mais surprise, nous prenons un petit chemin à gauche. Je sens mon explorateur hésité plusieurs fois au milieu des vignobles mais il continue de pédaler. Il est encore alerte le bougre. Nous arrivons à Vergognian et là bifurquons à gauche sur une route au revêtement rêvé mais un peu trop fréquentée. Je me fais doubler par une kyrielle de Porches, je sens ma selle qui se resserre, la crainte peut-être ou l’aspiration. Barcelone est en vue mais nous allons à Aire. Mon maître a certainement faim. J’en étais sûre, voici l’arrêt casse-croûte, bien sûr à Sa pâtisserie habituelle. Le gourmand revient me chercher en tenant un sachet dans les mains qu’il dépose méticuleusement dans la sacoche avant. Bizarre, il ne prend même pas le temps de se restaurer. Il me libère, oui libère car cet énergumène m’avait attaché à un poteau ; il devait avoir peur que je parte sans lui ! Enfin, c’est reparti. Un vent violent se lève, il souffle dans la bonne direction. Mon cyclo en profite pour augmenter notre vitesse, j’ai l’impression qu’on va s’envoler mais il est trop lourd ( pas gros cela le vexerait). Nous parvenons à Riscle et prenons la direction du Bois vers Cannet, la côte de Léon , Cahuzac puis les Rouges enfin. Le Coco regarde son compteur et sourit. Je lis 202 , oui, je sais lire, vous pensez bien une randonneuse d’enseignant. Monsieur a joint la sortie tranquille et accompagnée au lac et son Dodécaudax de septembre. Finalement, il n’est pas si fou que cela. Cette fois, j’ai droit à un retour triomphant au garage où Randococo2 m’attend bien reposée.