Dodécaudax de Novembre

Pour les 3 ans de Tom 

  Ce matin 21 novembre, j’ai été réveillée un peu avant 6 h par mon maître. J’aurai dû m’y attendre ! Après une quinzaine pluvieuse, la météo annonçait une journée sans gel et avec le soleil ; cela allait lui donner des fourmis dans les jambes. Donc , dès 6h, il me sors et je reste à me geler pendant que Monsieur se prépare et déguste un copieux petit déjeuner. Il doit penser que pour démarrer , il faut que je sois déjà à température ambiante ! Bon ça y est , il est prêt, on peut y aller ! Oh, il n’est pas léger, il a dû adopter la mode « oignon », c’est à dire empiler sur son dos 4 ou 5 couches de vêtement. Lui, il a plus chaud mais moi ma charge augmente. Enfin, une randonneuse doit savoir souffrir en silence. Un peu de plaine, le pédalage est doux, mon éclairage est parfait, tout va bien. Termes, première côte, nous la passons en souplesse. Le jour n’est pas encore levé. Un peu de toboggan et nous atteignons Aignan encore endormi. A la sortie , nous prenons la direction de Manciet. Peu à peu, le jour se lève mais pour le soleil il faudra attendre. Mon guide a trouvé son rythme , nous avançons tranquillement. Il en profite pour admirer les vestiges de vieux moulins à vent. Attention, un bruit de circulation plus intense tire mon pilote de ses rêveries, nous approchons de la Grande Route « Auch-Nogaro ». Prudemment, nous la traversons et prenons la direction de Bourrouillan. Que se passe-t-il ? Nous bifurquons sur la gauche , ça y est , son désir de découverte reprend mon chauffeur. Il se pourrait que cela nous coûte quelques kilomètres de plus mais il est comme cela. Ce n’est pas à son âge qu’on va le changer! Nous arrivons finalement à Nogaro, je ne sais pas trop par où nous sommes passés et je pense que lui non plus. Le parking du lycée est en effervescence. Eh oui, c’est l’heure , il faut aller en cours, les mines sont aussi réjouies que réveillées. Mon pilote accélère , il doit avoir peur qu’on l’intercepte pour aller en classe. Urgosse, Riscle, le bas de Termes et nous revenons aux Rouges. Ah oui, en automne-hiver, mon randonneur aime bien le principe des boucles ! La première est finie. Bien entendu, au lieu de me garer bien au chaud dans son garage, il me laisse dehors. Surprise, j’aperçois ma compagne appuyée sur le portail.

  A l’heure de repartir, je comprends. La coach personnelle de mon pilote va nous accompagner pour la deuxième boucle. C’est bien , je suis heureux que ma partenaire se joigne à moi. Mon patron est radieux. C’est parti Kiki, ça roule. Ils adoptent un pédalage aussi calme que régulier. Nous traversons Jû-Belloc, Maubourguet et arrivons à Marciac. Là, nous devions ravitailler , d’après ce que j’avais entendu, près du lac. Mais nous nous retrouvons en face sur le parking de la Comcom. Apparemment, mon chef a été victime d’une nœud dans ses neurones ! Son équipière est vraiment patiente. Après un léger en-cas, nous filons vers le bas de Beaumarchès, la cave, le village de Tasque puis la maison. Là, nos conducteurs partent se restaurer et nous les vélos nous en profitons pour prendre le soleil et faire reposer nos plateaux et pignons.

  Vers 13h30, ma sieste est interrompue car mon chef a décidé de reprendre son parcours. Nos compagnes respectives préfèrent rester au chaud et à l’abri. Donc, c’est parti pour une nouvelle boucle. J’espère que mon pilote ne va pas trop me malmener , il lui arrive parfois d’oublier que lui a fait le plein mais que moi je ne peux compter que sur le reste de mes réserves. Ah, c’est direction Sud. Nous traversons Préchac puis Mazères et nous nous dirigeons vers les vignobles du Madiranais. Dans la côte , je suis surprise que mon petit pignon ne serve pas, j’espère que mon Coco ne présume pas de ses forces. A Madiran, je comprends mieux son audace car nous tournons vers Riscle. Eh oui, il est malin et savait qu’un bon morceau de faux-plat descendant vent dans le dos nous attendait. Après un bon moment de récupération pour lui et de grand plateau pour moi, nous prenons à gauche vers Maumusson. Là, à droite, voilà la crête des Domaines viticoles, mon maître l’adore et profite une nouvelle fois du panorama qu’elle offre. Nous arrivons en haut de St Mont, quand ce château d’eau va-t-il être décoré ( quelques vignobles, une vue de la cave, un lot de bouteilles, une volée de bérets noirs…) et il sera plus agréable à regarder. Eh oui, je connais si bien mon patron que j’arrive à lire dans ses pensées ! Après une belle descente sur St Mont, c’est le retour : St Germé, bas de Caumont et Maulichères puis c’est la rude montée vers Sarragachies. Enfin, ça y est mon petit plateau sert à quelque chose. En haut, notre grimpeur a le souffle un peu court mais il enchaîne vers Termes puis Izotges, Tasque les Tucos, Galiax et enfin les Rouges. Vous avez compris que c’est l’heure de son sacré goûter. La bête pédale longtemps mais se nourrit souvent !

  J’attends patiemment car mon compteur m’indique qu’il va falloir encore repartir pour au moins 35 km. Déjà , on redémarre, le ravitaillement a été vite expédié. Si vous avez bien suivi, c’est la dernière boucle. Direction Cahuzac et là nous prenons vers Cannet. La côte escaladée sans soucis, nous tournons vers Saint Lanne. Les deux « raidars »ont l’air de faire mal à mon conducteur, je ne suis pas loin de faire du sur-place. Au croisement, je passe en équipement de nuit. Mon maître aussi, avec son gilet armé de feux clignotants et sa frontale, c’est le Père Noël avant l’heure. Il est temps de rentrer : Castelnau, la descente de la côte du château Montus, Hères puis Jû-Belloc. Là, des gouttes bien froides provoquent une accélération de la cadence de pédalage qui entraîne un retour rapide à notre camp de base. Les 200 km sont dépassés. Dormez tranquille braves gens !

La petite randonneuse bavarde