Dodécaudax et Aspin de Noël

Aspin de Noël et Dodécaudax de décembre.

   Tout d’abord ce périple est fait pour fêter la naissance de ma première petite-fille Noa. Je remercie Carole et Joël, ses parents, pour ce splendide cadeau. Tommy est maintenant grand frère, je lui fais confiance pour assumer son rôle avec délicatesse et dynamisme.

   Eh oui, en novembre, pas de dodé pour cause de confinement, mais comme le fameux rayon des 20km et surtout le temps maximum de 3h par sortie sont levés, je peux faire mon 200. Comme j’ai pour coutume de grimper l’Aspin vers Noël (merci les Bleuets mirandais précurseurs de ce type de sortie), j’ai décidé de grouper ces deux « événements ».

   Je décolle donc à 6h30 (6h-20h, couvre-feu oblige). Première surprise agréable, il n’a pas gelé donc il ne fait pas trop froid. Je pars donc sur ma fidèle randonneuse , la nuit n’est pas encore terminée, cela m’oblige à un départ avec les feux allumés et à une conduite prudente. Le parcours aller sera le plus simple possible : Tasque ; Jû-Belloc ; Maubourguet ; la D8 jusqu’à Bagnères, Ste Marie de Campan, Payolle et le sommet de l’Aspin. Il se déroule bien jusqu’à Soues où je « m’oblige » au traditionnel arrêt ravitaillement : eau au lac (et non du lac), café et un pain aux herbes à la boulangerie-pâtisserie du rond-point. Le café me réchauffe bien, tout roule. Hélas, un petit vent de face ralentit bien ma progression vers Bagnères et fatigue mes vieilles jambes. Enfin, je ne vais pas me plaindre car la vue sur la chaîne pyrénéenne est magnifique. Après Bagnères, c’est la montée vers l’Aspin qui commence, je décide d’adapter une cadence raisonnable car je connais bien le profil. Je sais que ce col, après environ 70km de « plaine » et avec un retour de 110km, cela risque d’être un peu difficile après cette période de confinement qui n’a pas permis de sorties bien longues. A Campan, mes « Mounaques », bien à l’abri dans une salle vitrée, me regardent passer avec un léger sourire que je ne souhaite pas moqueur. A Ste Marie, une annonce lumineuse me confirme bien que le Tourmalet est fermé. De toute façon, aucun regret, car le « Tourmalet de Noël », cela ne sonne pas bien alors que « l’Aspin de Noël », c’est bien plus poétique et dans l’air du temps. Comme toujours à Ste Marie, c’est la séance ravitaillement : eau + légère collation ainsi qu’une séance de déshabillage, bien sûr dans les limites de la bienséance et de la température assez fraîche malgré un beau soleil. Allez, je repars et en avant le dérailleur. Le paysage est splendide malgré le peu de neige, vaches et moutons m’observent d’un air étonné et doivent se demander que fait cet équipage (vélo bizarre harnaché de sacoches conduit par un petit lutin jaune qui porte un casque à la place d’un bonnet rouge) dans ces contrées à l’approche de Noël. J’arrive à Payolle, un vrai désert. Tous les bars et restaurants sont fermés, donc seulement quelques véhicules appartenant aux artisans qui réparent le Centre de vacances. Je décide de manger un morceau avant d’attaquer le plat de résistance. Puis, j’attaque les affaires sérieuses par 1km à 9% de moyenne (la pente, ma vitesse est légèrement plus basse). Je ne suis pas gêné par la circulation et peux rouler à ma guise en adoptant ma trajectoire afin de m’économiser. Le km à 10% a un peu de mal à passer, pourtant je le connais déjà. Heureusement, la fin est plus « facile » et je parviens à me hisser au sommet. Tour le long de la montée, j’ai bien profité des paysages et des panoramas différents selon les virages. En haut, c’est magnifique ! Je fais ma séance photographies habituelle. Une randonneuse à pieds vient gentiment me demander si j’ai besoin de quelque chose et en profite pour me demander d’où je viens . Dès que je lui parle de Plaisance du Gers, elle me demande si je suis donneur de sang car elle vient dans notre beau village pour organiser les collectes de sang. Je lui explique qu’hélas mon sang est incompatible avec le don et que je suis, je pense, un peu trop vieux. Elle m’apprend que, maintenant, l’on peut être donneur jusqu’à 70 ans. Tu vois, JMC du Moulin, je crains que tu sois bien hors délais. Le mari arrive en renfort et commence la discussion car il est cyclotouriste lui aussi. Il s’étonne que je sois si

chargé (ou plutôt ma randonneuse), je lui explique que je fais suivre tout l’équipement adéquat à ce type de longue sortie en autonomie (vêtements, repas, matériel de dépannage). Lorsque sa charmante épouse me demande combien cela fait de km et que je lui annonce 200, le cyclo comprend mieux.

   Bon, j’ai un peu froid et je dois rentrer avant 20h, donc je m’excuse de les abandonner et j’entreprends la longue descente vers Bagnères. En bas, tout va bien, je poursuis donc le trajet de retour (Tarbes, Andrest, Pujo, Vic-Bigorre, Maubourguet, les Rouges). Je décide de faire la pause « café-goûter » à Tarbes, l’en-cas est assez copieux, il faut bien vider la sacoche « Ravitaillement » et ainsi reprendre des forces à défaut de faire le plein de carburant. En raison de la baisse de luminosité, je suis obligé de faire une autre pause vers Maubourguet afin de mettre mon éclairage et mon gilet lumineux modèle sapin de Noël. La village de Maubouguet est magnifiquement illuminé, des guirlandes de multiples lumières « bleues et blanches » font briller les ponts (eh non, je ne suis pas chauvin, je peux apprécier cet assortiment de couleurs), la halle et sa place offre un spectacle féerique. J’espère que, malgré le couvre-feu, cet effort pour marquer l’Esprit de Noël et la fin de l’année sera apprécié par le plus grand nombre. A 19h, je range ma vaillante randonneuse dans le garage. Mission accomplie, tout roule, l’affaire est dans la hotte : 201km et Aspin de Noël compris.